Carla, l’autre prénom de la poésie

L’album de Carla Bruni sorti il y a quelques jours et simplement intitulé « Carla Bruni » est une véritable perle de tendresse, de charme, de finesse et d’intelligence.


Celle qui incarna le chic Français au bras de son mari et qui fut le
synonyme même du glamour, sorte de Jackie Kennedy française, actrice,
mannequin, auteur et compositeur interprète vient de retrouver sa place
dans le cœur de son public.
Cet album teinté de nostalgie est une véritable leçon de poésie !
Il y a du Barbara, du Brel, du Maria Bethania, du Rimbaud, du Baudelaire
et du Lamartine dans son écriture et sa musique.
Sa voix suave comme une caresse se brise parfois comme une vague qui
atteint presque la lune, comme un sanglot retenu.
Carla sait mettre ses émotions les plus secrètes et les plus intimes
à nu.


Ses titres sont des pans de vie de la vie de chacun de nous, ils nous parlent puisque nous en connaissons toutes les joies et les douleurs.
Elle nous invite en promenade au plus profond de notre âme.
« Partir dans la nuit » est une ballade qui pointe du doigt le temps qui passe. « Voglio l’amore  » chanté à deux voix, l’autre voix étant celle de sa sœur Valeria Bruni Tedeshi, nous rappelle combien la langue italienne est sensuelle et ardente.
Ce titre à peine chanté juste parlé mais rythmé en diable, fait ressortir le charme italien collé comme un souffle au bout de ses lèvres.

Studio Ferber à Paris


« Un ange » ressemble à une ancienne ritournelle comme si le piano
sortait d’une boîte à musique, un charme désuet qui nous ramène à
l’enfance au monde de l’innocence et du merveilleux où tout est
possible et où un ange en étain tout enrubanné de satin blanc,
semblait veiller sur mon berceau jadis.
Il y est aussi question de l’enfance avec deux autres titres superbes
« un secret » et surtout « la chambre vide » véritable hymne à l’amour
maternel car elle y décrit avec douleur et nostalgie le sentiment d’une
mère quand l’oiseau quitte le nid.


C’est surtout de ce sentiment de manque où se mêlent pêle-mêle les souvenirs d’instants heureux et uniques et ce vide abyssal que rien ne peut désormais plus combler, auxquels les Portugais ont donné le joli nom chantant comme un fado de, Saudade, dont il est question.
Mais l’album compte bien d’autres titres où il aurait fallu s’attarder, en vrac les voici :

Carla Bruni avec Alain Lahana


« Le petit guépard » sorte de fable sur la liberté, « Rien que l’extase »
une évocation brûlante de l’amour, « Your Lady » les interrogations
d’une femme amoureuse est d’une beauté pleine de fêlures, « Comme si c’ était hier » encore le temps qui court sur sa musique et joue avec les cordes de son émotion, « Les séparés » une jolie réflexion sur la
nature humaine, « Quelque chose » un titre qui nous donne envie de
danser. Une reprise aussi, la bande originale du film « Cria Cuervos » immortalisée par la chanteuse Janette « Porque te vas » dans la voix chaloupante de Carla puis « Le garçon triste » cadeau de son ami Julien Clerc et qui paraît-il est inspiré de son mari, une poésie mordante comme si Barbara posait ses maux sur une musique de Tom Jobim et toujours en hommage à l’homme de sa vie le titre « Un grand amour » semble être le bilan d’une vie de vraie amoureuse ou du moins d’une femme qui sait aimer.

Et pour finir peut-être celui qui me touche le plus » La mort des amants » qui me ramène aux « Vieux Amants » de Brel et auquel je ne pourrais rien ajouter de plus que ceci, religieusement sublime.


La belle Carla a été nommée dans la catégorie artiste féminine francophone de l’ année pour les prochains NRJ Music Awards qui se tiendront pour la première fois le 5 décembre à la Seine Musicale à Paris,
gageons que sa subtile poésie saura gagner le cœur des votants.
Beaucoup de poésie, un brin de tendresse, un zeste de charme, une grosse pincée de talent, le tout saupoudré de nostalgie et une voix qui porte en elle toute la sensualité émouvante de son Italie natale, il me semble que Carla a trouvé une fois de plus la recette pour nous faire rêver.

Photos avec l’aimable autorisation de Alain Lahana
Helena Mora


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