La Femme sort son quatrième album

Le groupe français La Femme sort son nouvel album intitulé ‘Teatro Lucido’. Un carnet de voyages entièrement interprété en espagnol, sur lequel Sacha Got et Marlon Magnée invitent de nombreuses voix féminines.


@JD_Fanello

Et c’est d’abord ce timing qui interpelle. La formation menée par Sacha Got et Marlon Magnée a depuis maintenant 12 ans créé l’attente autour de la sortie de chaque nouvel album : ‘Psycho Tropical Berlin’ en 2013, ‘Mystère’ en 2016, puis ‘Paradigmes’ en 2021. Cette fois-ci, ils ne créent pas l’attente mais bel et bien la surprise en sortant cet album un an seulement après leur dernier effort et six mois après la sortie de leur premier long-métrage ‘Paradigmes : le film’.

‘Paradigmes’ était attendu, a séduit le public, convaincu la critique, et est encore porté en ce moment par une tournée internationale qui emmène à nouveau La Femme à travers le monde. En 2022, La Femme traverse plus de 15 pays, pour plus de 80 dates, célèbre cet album dans un Zénith de Paris complet, des tournées Nord-Américaine, Mexicaine et Européenne complètes également. Un voyage qui est parti pour durer encore jusqu’à fin 2023, tant les salles continuent de se remplir et que le public encense l’un des derniers groupes à jouer entièrement « live », sans ordinateur sur le côté de scène, sans musiques préenregistrées pour gonfler la performance. Fait suffisamment rare aujourd’hui pour être noté. La Femme est l’un des derniers bastions de la « vraie » musique live, l’un des derniers groupes Français à défendre une énergie pure, débridée et hypnotique.

@ JD FANELLO

Depuis le phénomène né au début des années 2010, couronné par une Victoire de la Musique en 2014 et plusieurs disques d’or, La Femme s’installe maintenant pour durer parmi les plus grands représentants actuels de la musique Francophone dans le monde.

A leurs débuts, La Femme s’est présentée avec ‘Psycho Tropical Berlin’ en réinterprétant de la cold-wave mêlé à des guitares surf des années 60 sur fond de musique psychédélique. Les initiés pensaient avoir cerné cet étrange phénomène. Jusqu’à ‘Mystère’, puis ‘Paradigmes’ prenant à chaque fois le public de court, conciliant des associations uniques au sein d’un même album : soul, Motown, disco, rap, reggaeton, breakbeat, electro, slows, ryhtmes orientaux, country, western, …

Inspirés par le Velvet Undergroud et Kraftwerk, Françoise Hardy et Jacno, Morricone et Moroder, ils osent les mélanges les plus farfelus et surtout refusent les barrières des genres. Pierre angulaire et fer de lance d’un mouvement qui ne dit pas son nom mais qui existe bel et bien, La Femme souhaite jusqu’alors rendre ses lettres de noblesse à la langue de Molière.

@ JD FANELLO

Jusqu’à cette fin d’année 2022. Car cette fois-ci, contre toute attente, c’est un album entièrement en langue espagnole que La Femme présente, ‘Teatro Lucido’. Finalement, qu’importe les genres ou le langage, la seule ligne directrice qui semble guider le binôme est de se mettre au service de leurs inspirations pour concevoir les meilleures chansons possibles. La créativité de La Femme est instinctive, sans préméditation.

‘Teatro Lucido’ tire son nom d’un théâtre de Mexico dans lequel le groupe a séjourné de nombreuses fois lors de ses voyages. Un lieu historique de la ville, sorte de théâtre bohémien des années 1900, à la croisée des arts, transpirant la liberté et la créativité.

Néanmoins, cet album ne se résume pas à ce seul lieu, ni à cette ville. S’il a la langue espagnole pour fil conducteur, il présente encore une variété large d’influences, de références et d’hommages.

‘Teatro Lucido’ doit être vu comme un carnet de voyages. Le résultat de périples en terres hispanophones, notamment à Séville, Madrid, Grenade, Padul, Cuautepec et Mexico.

C’est la synthèse de ces expériences passées que l’on découvre tout au long de l’album :  à travers ces chansons on imagine des paysages (Fugue Italienne, Ballade Arabo-Andalouse), des joies et des rires (Sacatela, Tio del Padul), des drames et des peines (Y tu te vas, Tren de la vida), des ferias (Maialen, El Conde-Duque).

Marlon et Sacha ont écrit, composé et réalisé ces 13 titres chantés principalement par des artistes féminines interprétant ce que le binôme décrit comme une odyssée. Quelques parenthèses instrumentales subsistent : « Fugue Italienne » qui ouvre l’album et « Maialen » à mi-album, une déclaration d’amour aux ferias du Sud-Ouest.

L’album puise ses inspirations dans les marches de la Semana Santa, le pasodoble, le reggaetone, les rythmes brésiliens, les guitares classiques et rythmes andalous, castagnettes, trompettes mais aussi de la movida des années 80 avec « Resaca ».

C’est dans ce large spectre sonore que La Femme a puisé pour créer ‘Teatro Lucido’ et produire sa propre interprétation de ces genres, par l’intermédiaire de ce qui reste le socle de leurs albums, au-delà des styles et de l’esthétique : écrire de grandes chansons.

Photo de couverture : Ilan Zerrouki



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