Bigflo et Oli : les deux frères aux millions de vues, une visite en famille

Bigflo et Oli : les deux frères aux millions de vues, une visite en famille

Dans un décor très théâtral, j’ai bien cru que l’on allait jouer une pièce de théâtre qui me fit tout de suite penser à la France des tout petits, avec une maison où etait inscrit « La vraie vie », nom de leur dernier album et un arbre sous lequel se trouvaient une table de terrasse de café avec des chaises. Image du sud de la France à la Pagnol, certainement un hommage discret à leur Toulouse natale aussi. Les deux frères qui, en 2017 sur la chaîne du youtuber Squeezy, obtinrent un joli score vidéo avec plus de neuf millions de vues, étaient présents pour la première fois à la fête de l’humanité. Les deux petits du rap qui ont collaboré avec Joey Starr, Stromae, le rappeur américain Busta Rhyme, ou plus récemment Petit Biscuit, ont bien grandi et leur album s’oriente vers un rap plus dur. Continuant à suivre une ligne non moralisatrice, les ex chroniqueurs de Cyril Hanouna dans Les pieds dans le plat en 2005, n’ont pas besoin de la télé pour faire passer un message de tolérance et de respect des religions.

Cent milles personnes réelles étaient là pour eux.

Grandioses, ils tâclèrent la société et réglèrent leurs comptes avec le milieu du show biz. Ils parlèrent  surtout de « la vraie vie », nom de leur dernier album dans un rap mi révolté mi poétique.

Ils invitèrent sur scène leur pote Wawa, champion du monde de bitbox.  

« Est-ce que tu penses que tu peux foutre le bordel dans la foule rien qu’avec ta voix ? », demandèrent-ils. Puis, ils firent chanter le public même en espagnol après avoir déclaré que ce public-là, ils le plaçaient dans le top 10  des meilleurs publics.

Leur fratrie ne faisait d’ailleurs aucun doute tant ils étaient complices sur scène. Auparavant, ils avaient fait une jolie confidence au public.

« Notre père chante depuis 18 ans à la fête de l’huma et il nous a dit : « Vous aurez réussi quand vous aurez chanté sur la grande scène de la fête de l’huma.»

Et voila qu’il appelèrent le père sur scène, chanteur de salsa, allure anarchiste, bonnet che quevara sur la tête qui, ce jour-là devait être rempli de fierté, ses deux garnements avaient réussi puisque se produisant sur la grande scène.

Bien sûr, ils rappèrent les anciens titres comme « Dommage » ou « salope ».

Mais, le moment véritablement grandiose, ce fut quand le duo demanda à cent milles personnes  d’allumer la torche de leurs téléphones tous en même temps, et le ciel fut véritablement chargé d’étoiles en quelques instants. Ce fut plus fort qu’une éclipse solaire et toute la foule scanda après eux : « Ici, c’est la vraie vie ! ». Auparavant, ils avaient demandé à la foule de se séparer en deux pour la traverser comme un certain Moïse biblique ; cet océan humain, ils ne purent d’ailleurs aller jusqu’au bout, s’en excusant tant il était difficile de passer dans la foule ce soir-là. Le concert s’acheva en apothéose, avec un lâcher sur la foule d’immenses ballons et canards de plages gigantesques.

La foule était complètement transportée dans un autre monde, loin cette fois-ci de « la vrai vie ».

Helena Mora

Photographe : Ana Pedroso

Corrections : Amandine Lebreton

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