Nicola Sirkis a dit la grand-messe du rock français, hier soir à Bercy

Nicola Sirkis a dit la grand-messe du rock français, hier soir à Bercy

Hier soir, on se bousculait pour entrer au concert d’Indochine à Bercy. Le groupe y ayant élu domicile pour 3 concerts à guichets disant plus que fermés, je dirais même explosés puisque même sans le Saint graal que constitue un billet de concert d’Indochine. Certains attendaient aux côtés de la file d’attente qui serpentait à perte de vue afin de racheter un billet en rade.

Une trentaine de fans assidus avaient, eux, élu domicile depuis la veille devant Bercy, dans un camping improvisé et aventurier, cloisonné entre les barrières dans une ambiance bonne enfant, du partage d’une véritable passion.

La météo avait décidé, elle, d’être clémente pour laisser célébrer celui qui a demandé à la lune.

Après une première partie où Nicola Sirkis, le leader du groupe, a dévoilé et partagé ses goûts musicaux avec son fidèle public, en mettant bien l’accent sur ses deux idoles à lui : Patty Smith et David Bowie, mais aussi Toybloïd, le groupe de sa nièce Lou. Le concert a débuté devant un parterre de 14 milles personnes qui piaffaient d’impatience comme les chevaux lors d’une grande course piaffent dans leurs écuries.

Un show grandiose, spectaculaire, électrisant comme seul indo peut le faire.

Au-dessus de nos têtes, l’immense vaisseau spatial de 13 déjà présent dans la première vague, constitué de plusieurs écrans géants, s’alluma, nous emportant déjà dans une autre galaxie.

Nicola et ses musiciens se donnèrent à fond et célébrèrent cette grand-messe du rock français avec des titres de leur dernier album 13, triple disque de platine, et, bien sûr, un retour nostalgique à leurs plus grands tubes.

Il annonça la couleur avec « la chevauchée des champs de blés », qu’il chante rarement, à part à  Nancy cet été.

Un titre qui rappelle à ses plus vieux fans des souvenirs nostalgiques.

Car, il n’y a pas plus fidèle public que celui d’Indochine.

– Merci à tous ceux qui nous suivent depuis 5 ans, 10 ans, 30 ans, 40 ans !, clama en forme de remerciement à son public Nicola, tout auréolé de gloire et porté par cet amour immense de ses fans envers lui.

Et ses fans étaient tous là aux premiers rangs. Beaucoup de jeunes gens de 20 à 30 ans. Chloé, Sarah, Isa, Cyril, Émilie, Maëve, Nicolas. Tous arborant fièrement les tee shirts d’Indochine ou des croix sur le visage, ou le sigle 13, symbole d’une véritable appartenance au groupe et à ses valeurs. Certains ne tenaient plus de joie. Ils avaient eu le désormais célèbre bracelet de la zone 13 qui est un emplacement idéal pour être au plus près du groupe. Une astuce de plus de Nicola depuis le début de la tournée pour permettre à tous d’avoir la chance d’approcher le groupe de très près, certains ayant même les mains sur la scène, sans pour autant déverser un centime de plus.

L’un des combats de Nicola Sirkis est de, malgré la magnificence du show qui coûte très cher, garder le prix des places plus qu’abordable à tous. Pas facile dans les temps actuels. D’ailleurs, aucun autre artiste ou groupe ne se bat autant pour son public. C’est peut-être une des raisons pour lesquelles il est pour pour eux un véritable dieu vivant.

Comme un chef d’orchestre, l’infatigable aventurier dirigeait ses fans qui, hypnotisés par tant de charisme, lui obéissait au moindre geste.

– Levez les bras. Vous voulez sauter avec moi ?

Mais le clou de la soirée, ce fut quand Nicola, politiquement incorrect mais avec un tel panache, affirma publiquement ses convictions politiques, demandant :

– Je vais vous demander de faire quelque chose pas très polie. Il y a même des enfants dans la salle…

Et là, tout Bercy leva un doigt d’honneur à l’intention de Donald Trump qui apparaissait en fond d’écran. Un grand fuck gigantesque fait par 14 milles personnes. Quel artiste aurait le courage, le culot de faire cela ? Qui affirmerait avec tant de volonté ses convictions ?

Mais ses combats ne s’arrêtent pas là. Véritable leader aussi d’opinions, il se bat sans cesse contre le harcèlement scolaire, l’homophobie, la faim au kassai, etc. Il soutient fermement son amie Asia Argento dans sa lutte conte Hervey Wanstein, levant Le bras endolori depuis plusieurs mois par des tendinites.

En signe de révolte, il lança :

– Nous te soutenons Asia.

Lorsque des extraits de son clip avec elle, Gloria, apparaissent sur les 3 écrans géants derrière le groupe.

Un clip sensuel, un brun sulfureux en noir et blanc.

Autres extrais aussi : son clip « Kimono dans l’ambulance » avec Béatrice Dalle, Diane Rouxel et l’urgentiste Patrick Pelloux.

Niicola rappela alors sobrement les attentats terribles qui assombrirent Paris, ce clip étant une sorte d’hommage aux services qui se sont occupés des victimes.

Deux clips qui sortaient le jour même dans les fameuses box Indochine et pas ailleurs, sorte de caverne d’Ali baba pour les fans et les collectionneurs.

Rien ne manqua à ce show, que ce soit l’euphorie collective, les moments d’émotions et même le moment croustillant sur « Trois nuits par semaine » où Nicola montra son torse imberbe d’adolescent en se caressant voluptueusement la poitrine, ou bien encore le moment où il remua  ses fesses et les caressa avec humour.

Sans oublier bien sûr le désormais traditionnel bain de foule où il monta jusqu’aux gradins et revint  sur scène, échevelé mais heureux.

Sautant, dansant, bougeant sans cesse à presque 60 ans, Nicola Sirkis sait tenir une salle entière en haleine. Une salle qui sort du spectacle déjà en manque comme une drogue. Une salle à jamais non rassasiée.

D’ailleurs, confiant en ses fans, Nicola, avant de s’éclipser tel l’astre qu’il est devenu pour beaucoup, prit congé en disant familièrement :

– Bonne soirée. À vendredi !

La messe était dite. Prochaine célébration : demain devant la France entière sur TMC. C’est la première fois qu’Indochine accepte que l’on retransmette en intégralité leur concert en direct à la télévision.

Pour tous ceux qui ne connaissent pas Indochine et son leader au désormais cheveux blond polaire qui, soit dit en passant, lui va à ravir et lui donne un petit air de petit prince du rock français, c’est l’occasion de connaître toutes ces émotions-là. Je dis bien « connaître »,  car les vivre, c’est tout autre chose. Et comme le disent les fans du groupe et Nicola lui-même dans ses interviews :

« Indochine, ça ne s’explique pas, cela se vit ! »

 Helena Mora

Corrections : Lebreton Amandine

Photos : Estelle Moquet / Mao Pinky Boy / Journal Indochine

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