J’ai passé un bon moment au téléphone avec le papa de Bob Morane « L’aventurier » d’Indochine . J’ai découvert un monsieur charmant, vif (il vient de fêter ses 101 ans) plein d’humour qui avec beaucoup de gentillesse a levé le voile sur son personnage, sa vie, sa vision du monde et sur Nicola Sirkis pour qui il garde beaucoup d’estime.
Ce fut un véritable bonheur de m’entretenir avec lui et j’espère le voir à mon prochain voyage à Bruxelles. Je vous livre ici en avant-première cet entretien téléphonique de 23 minutes. Un peu intimidée quand même par cette véritable légende, je me suis un peu emmêlée les pinceaux en disant que Nicola descendait dans la fosse avec la musique de l’aventurier mais j’avais en mémoire le concert de Nîmes, première vague où il était perché sur une barrière en sautillant pendant qu’ il chantait « l’aventurier ». Pour les puristes d’Indochine, pardon de ce cafouillage.
Faire une interview avec une personne si passionnante, si alerte ayant l’esprit si jeune malgré son âge et surtout avec un humour à la Audiart, si caustique, a été pour moi un véritable bonheur. Véritable phénomène de l’ écriture cet ancien journaliste a écrit plus de 230 romans (dont 200 relatent les aventures palpitantes de Bob Morane) et les autres sous différents pseudos : Duchess Holiday, Ray Stevens Robert Davids, Lew Shannon , Cal W. Bogar, Gaston Bogard, C. Reynes, Jacques Seyr, Jacques Colombo C. Reynes , Henri Vernes et bien sûr son vrai nom Charles Henri Dewisme. Aussi passionnant que le héros qu’il a créé et l’a rendu célèbre, Henri a rejoint la résistance pendant la seconde guerre mondiale et m’a même proposé un jour de me raconter la vraie résistance. Bob Morane reste cependant l’œuvre de toute une vie.
« Je suis le papa de Bob Morane et Nicola est son moteur » me confiât-il lorsque j’évoquais le fait que grâce à Nicola son personnage était connu désormais de toutes les générations et pas que de fans d’Indochine puisque c’était presque devenu un hymne de chaque fin de soirée entre amis, fêtes, mariages, etc. Henri pose aussi du haut de son siècle et un an un regard critique sur le monde d’aujourd’hui nous donnant à tous une véritable leçon de vie . Désormais ayant de gros problèmes de vue depuis l année dernière, il ne souhaite plus être dérangé ni photographié mais l’incorrigible jeune homme grouille encore de mille projets et lorsqu’il me demande l âge de Nicola et que je lui réponds la soixantaine il me dit très sérieusement « Il faut qu’il fasse attention il commence à se faire vieux. »
Je ne peux que m’éclater de rire car en fait entre rires et émotions, le vrai aventurier n’a pas pris une ride.
Hélèna Mora