Le tant attendu concert de RTL2 à l’espace Niemeyer a eu enfin lieu et sans le moindre public le 12 Février.
Une situation sanitaire qui pèse de plus en plus sur le monde du spectacle et que les artistes essayent tant bien que mal de supporter mais pour Indochine cela se fait encore plus ressentir.
L’âme d’Indochine c’est définitivement son public, sans public cette ivresse et cette communion se transforme en une difficile partie de cache-cache où Nicola ne peut plus puiser ses émotions et les imagine à travers ce qu’il connaît des émotions de ses fans pour les avoir partagées pendant 40 ans.
Un concert d’Indochine est un vrai match de tennis où Nicola ne cesse de renvoyer la balle à son public qui sortira de la salle les yeux plantés dans les étoiles et le coeur en Indochine pour toujours ou pour longtemps !
Ce soir l’Aventurier avait l’air d’un moineau blessé surpris par l’averse. Le regard triste, il cherchait en vain un écho, la voix vacillante parfois, il a servit une setlis audacieuse mélangeant 40 ans de règne sur le cœur de son cher public.
Un concert où était assise au premier rang la solitude de l’artiste venue en couple avec son désarroi face à une salle vide.
Vide de sens aussi pour lui puisque ce qui l’a fait monter sur scène ce fut le partage et devant ce désert sibérien il assura en bon pro son show mais on sentait en vérité en lui l’envie de partir aussi vite qu’il pourrait, oiseau blessé qui n’arrive plus à s’envoler l’absence de son public lui ayant plombé les ailes.
Néanmoins il faut saluer ici le courage de RTL2 d’avoir offert ce concert intimiste aux fans d’Indochine qui n’en peuvent plus d’attendre le retour de Nicola sur scène comme s’il fut le messie et il faut aussi saluer Nicola qui même dans des conditions extrêmes ne laisse pas tomber son public, raison pour laquelle il lui voue cet amour inconditionnel et rare.
D’ailleurs le peu de mots qu’il prononça étaient emmêlés comme une pelote de laine
« On est ensemble enfin je pense »
A retenir que dans la setlist manquait cependant les deux tubes de la planète Indochine « Trois nuits par semaine » et « Troisième sexe » qu’il n’a cessé de prêcher sur tout les médias de France et de Belgique le transformant en « 3 sex » avec Christine and the Queens.
Un concert qui certainement aura ravi ses fans assoiffés comme des fleurs séchées attendant la pluie pourtant la pluie salvatrice des émotions de leur cher Peter Pan, ne se répandît pas sur eux, à la place le vide d’une salle comme un vent glacial lui gelait l’âme.
Cette fameuse âme d’Indochine à qui il manquait des tas d’autres fragments de cœurs emprisonnés derrière les écrans de leur télé et de leur ordinateur.
La vie est belle et cruelle à la fois pour citer une fois de plus les mots de Nicola qui ce soir étaient juste des maux.
Helena Mora / Photos : RTL 2