Après Face au Vent qui laissait déjà présager le meilleur, CANCRE enfonce le clou avec Etrangler, un nouvel EP 4 titres à paraître le 12 novembre sur Upton Park et un concert le 12 Octobre au Hasard Ludique à Paris.
Poursuivant ainsi leur chemin hors des sentiers battus, au croisement d’un rock fougueux et d’une chanson française élégante, Robin et ses acolytes dévoilent le 5 octobre prochain – Etrangler – nouvel extrait éponyme aux effluves poétiques et arrangements ténébreux.
Le regard pétillant et l’allure espiègle : le trio Cancre arbore naturellement l’impertinence des mauvais élèves dont il porte la signature. Un choix de nom évident, car c’est avec le charme désinvolte de ceux qui décident de sortir du rang que Clet Beyer et les deux frangins Robin et Mathias Millasseau, se sont lancés dans cette aventure.
Le projet naît en effet d’un besoin de sortir des sentiers battus. Cela fait alors quatre ans que le trio arpente la scène sous l’appellation Wicked dans une formation power trio où les textes anglophones sont portés par un rock garage d’inspiration sixties. Mais l’envie de renouveau se fait sentir. Les trois garçons indociles veulent explorer des chemins inédits. Et l’idée de chanter en français les effleure peu à peu. Finalement, pourquoi pas ?
Le projet est définitivement lancé quelques mois plus tard. La découverte inattendue d’un recueil de poèmes rédigés par Marcel Millasseau, arrière‐grand‐oncle des deux frères, pendant la Première Guerre mondiale va
précipiter la création de Cancre. Véritable trésor historique et littéraire oublié dans le grenier familial, le carnet griffonné dans les tranchées rembobine le temps et propulse les trois musiciens un siècle en arrière.
La rédaction est poignante. La prose, à l’image de son époque, est prise d’élans avant‐gardistes. Elle dévoile au gré des pages une pensée caustique. Les poèmes, portés par la fièvre dadaïste, évoquent tour à tour la vacuité de l’existence et l’immobilisme face aux mouvements du monde. Au coeur de cette réflexion, c’est la condition humaine, dépourvue de sens et d’avenir, qui est pointée du doigt.
Emus, les trois garçons y voient un incroyable écho aux bouleversements actuels. La puissance du texte, rédigé dans les décombres de la Grande Guerre, est intemporelle et les mots semblent résonner à travers les décennies.
L’idée d’en faire un album devient alors une évidence.
C’est la rencontre avec Eric Digaire (Matmatah) qui va permettre au trio de concrétiser le projet en lui confiant la réalisation de l’opus. Les sessions de création s’enchaînent, le groupe travaille les arrangements, les poèmes se muent en chansons. D’autres morceaux inédits, composés au prisme de leurs réflexions et de leurs contemplations, viennent se fondre naturellement dans ce répertoire à l’esthétique vintage. S’agrègent au projet des textes écrits par David Sander dont la plume, jouant au rythme des mots et des sonorités, apporte un lyrisme d’une rare qualité littéraire.
Un nouveau registre voit peu à peu le jour.
Caractéristique de Cancre, il vient taquiner les conventions et emprunte de nouveaux chemins. Le trio travaille les textes d’époque dans un registre rock atypique. Les chansons écrites par le groupe et ses contemporains sont
elles‐mêmes embarquées dans cette adaptation musicale moderne de la langue de Molière, où la finesse du français se trouve égratignée par les rythmes bruts, le timbre rauque et les riffs rugueux des sonorités rock.
Hors des sentiers battus, Cancre a réussi son pari. Il a su explorer de nouvelle façon de combiner rock et chanson française, dans un résultat élégant et inédit.
Et bonne nouvelle ! Cette fois, le trio breton pourra défendre ses nouveaux morceaux sur scène ! Rendez-vous donc le 12 octobre au Hasard Ludique !
Photos : Rod Maurice et Justine Samantha