PHOENIX Quatorze ans après sa première apparition (inoubliable) sur le festival, Phoenix est enfin de retour à Saint-Malo. Entre-temps, les Versaillais sont passés de héros de la French Touch à stars planétaires, au succès aussi colossal que mérité (seul groupe français à jouer à guichets fermés au Madison Square Garden). En dédiant leur sixième album «Ti Amo» à une Italie rétro et fantasmée, Phoenix célèbre la dolce vita, l’art de vivre transalpin et l’été éternel. Toujours euphoriques, les Français chics confirment une nouvelle fois leur talent pour écrire des chansons mémorables aux mélodies solaires, entre pop lumineuse et soft rock pétillant. Ti amo anch’i
PROTOMARTYR «That’s the best band we’ve got in America right now, that’s Protomartyr.» Cet éloge enthousiaste est signé Iggy Pop, rien de moins ! Originaire de Détroit, comme les précurseurs The Stooges et le MC5, Protomartyr s’inscrit dans cette prestigieuse lignée de groupes punks et soniques. Avec «Rela-tives in Descent», quatrième album paru sur Domino, les Michiganais n’ont jamais parus aussi sombres et révoltés. Critique du capitalisme inhumain, des inégalités, de la misère sociale… chaque morceau est un brûlot incendiaire, empli de rage et de fureur. Jamais résignés, ces Américains pour-suivent inlassablement leur juste combat la guitare à la main.
JUNGLE En 2014, Jungle sortait sur XL Recordings un premier album éponyme unanimement salué et au succès mondial. En mélangeant soul futuriste, musiques électroniques, funk et pop, les Anglais de Jungle ont trouvé la formule idéale pour faire danser. Emmené par le duo de producteurs Josh et Tom, le collectif britannique de sept musiciens combine mélodies voluptueuses, chants exaltés, cuivres fiévreux et percussions affolantes pour créer un son luxuriant. En prémices d’un second disque à paraître cette année, les Anglais ont sorti deux nouveaux morceaux «Happy Man» et «House in LA» où on retrouve avec bonheur leur univers unique et chatoyant.
THE BLACKMADONNA Ancienne résidente du célèbre club Smartbar de Chicago aux côtés de Derrick May, Marea Stamper alias The Black Madonna s’est imposée depuis quelques années comme l’une des références incontestables de la house mondiale. Désormais installée à Londres où elle tient des résidences au club Xoyo et sur la BBC, cette fervente militante de la cause féministe électrise les dance-floors à chacun de ses DJ sets intenses et éclatants, au groove irrésistible. Alors qu’elle devrait publier son tout premier album cette année, L’Américaine nous fera le plaisir de clôturer en beauté cette 28ème édition du festival.
KING TUFF Avec «The Other», on tient sans aucun doute notre disque de l’été. Enregistré en Californie en compagnie de ses grands amis Ty Segall à la batterie et Mikal Cronin au saxophone, ce nouvel album de Kyle Thomas alias King Tuff regorge de tubes terriblement groovy et ensoleillés. S’éloignant du rock garage rugueux auquel il nous avait habitués à ses débuts, l’Américain sonne beaucoup plus pop et psychédélique, n’hésitant pas à utiliser de luxuriants arrangements ou à lorgner vers des ballades folk plus intimistes. Nouvel album, nouvelle orientation musicale, nouveau look (avec ses couvres-chefs extravagants) : que de changements pour King Tuff !
SUPERORGANISM Certainement le groupe le plus cosmopolite de cette édition estivale : les huit membres de Superorganism sont originaires d’Angleterre, d’Australie, de Nouvelle Zélande et du Japon. Presque tous réunis dans une maison à l’est de Londres (à l’exception de Orono, la chanteuse japonaise), le collectif multi-disciplinaire a réalisé de manière totalement DIY son premier album éponyme, véritable concentré de pop kaléi-doscopique en technicolor. Révélé par le titre «Something for your M.I.N.D.», le groupe a trouvé une recette imparable et totalement accrocheuse : rythmes chaloupés, samples malins, mélodies bubblegum et chant nonchalant.
THE LEMON TWIGS Si le glam rock évoque pour vous uniquement les seventies et ses artistes cultes (David Bowie, Roxy Music et T. Rex en tête), penchez-vous d’urgence sur The Lemon Twigs. Les deux frères Brian et Michael d’Addario ravivent en effet cette grande époque luxuriante du rock. Bercés par les Beatles et les Beach Boys dès leur plus jeune âge, les jeunes Américains apprennent très tôt à jouer batterie, guitare, etc… À moins de 20 ans, ils enregistrent leur premier album «Do Hollywood» avec l’incontournable Jonathan Rado de Foxygen. Le résultat ? Un concentré de rock’n’roll explosif et sophistiqué, hautement addictif.
CHARLOTTE GAINSBOURG Sur «Rest», son dernier album paru en 2017, Charlotte Gainsbourg se dévoile et se livre comme jamais auparavant. Et pour la première fois, la chanteuse s’exprime en français dans cet album à l’obscure clarté, traversé par la mélancolie, hanté par le deuil et le souvenir. Après avoir collaboré avec Air puis Beck sur ses disques précédents, c’est SebastiAn du label Ed Banger qui l’a accompagnée et qui a produit ses nouvelles chansons. Le producteur parisien y insuffle une dureté mélodique qui s’accorde parfaitement à celle des mots chantés par la voix singulière et fragile de Charlotte Gainsbourg.