Nilda Fernandez : Le dernier des troubadours à rejoint les étoiles.

Une voix douce et fragile, un corps svelte de toréador, les cheveux longs de chevaliers modernes, un regard noir et profond, parfois des mains qui s’envolaient comme les colombes de Picasso tenant au bout des doigts un éventail qui nous ramenait à l’Andalousie.
Daniel Fernandez, nom de scène Nilda Fernandez était ce mélange superbe de l’Espagne de Isabelle de Castille et la France de Louis XVI .
Il était l’élégance même discrète et superbe d’un chanteur compositeur interprète, mais aussi d’un poète hors du temps.
Un chanteur qui faisait ses tournées en roulotte comme les gitans, esprit bohème et rebelle (il avait choisi de s’affranchir des diktats des maisons de disques et se produisait seul sur internet). Nommé 5 fois aux Victoires de la Musique, il reçoit la victoire en 1991 pour le meilleur espoir masculin. Sa musique était une invitation au voyage «Invitation à Venise», « Madrid Madrid», mais surtout c’était un véritable plongeon dans la poésie, parfois sur certains de ses titres sa voix parlée avait un timbre asexué.
Je l’avais croisé un soir au Divan du Monde, j’étais alors accompagnée de mon ami Marvin Escudero, dont le grand père Leny avait été un ami de Nilda.
Deux poètes Leny et Nilda, deux hommes qui portaient l’Espagne en leurs cœurs, la même silhouette, la même façon de toucher au cœur comme une flèche.
J’avais donc croisé Nilda ce soir là comme on croise une étoile, il avait fini son tour de chant assis par terre en tailleur avec un public qui reprenait ses chansons, il ne manquait plus que le feu de bois !!
C’était beau et fort comme un frisson, mais le bohémien a quitté l’arène de la vie à 61 ans, bien trop tôt encore pour que ce troubadour pose sa guitare de flamenco.
Il est allé rejoindre d’autres voix d’anges, il est allé porter son âme flamboyante lui l’indomptable poète à l’armée de nos souvenirs.

Helena Mora

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