Grand Corps malade : le slam poétique pour tout bagage
Polo noir et jean, s’appuyant sur sa canne, Grand Corps malade, de son vrai nom Fabien Marsaud, celui qui, en 2005, avait stupéfié tout le monde sur la scène mythique du Réservoir avec un slam rempli de poésie, ne manqua pas, avec une teinte d’humour, d’expliquer au public le pourquoi de son nom de scène. Il raconta alors que la musique n’était pas pour lui son plan A, car il voulait être un grand sportif, mais son plan B.
Sa grande silhouette fine se dessinait sur une scène dénuée d’artifices. Quelques musiciens l’accompagnaient ; il jouait aussi avec son public, le divisant en deux : le plan A et le plan B.
Un public conquis et attentif, touché de plein fouet par la poésie de l’artiste, ses mots simples, ses rimes subtiles qui atteignent le cœur au plus profond.
Des titres qui parlent de la vie quotidienne, des sentiments d’un père, les sentiments d’un homme amoureux avec pudeur tel un Victor Hugo moderne parlant de ses enfants et du monde qui l’entoure.
Autour de moi, je voyais des larmes dans les yeux de certains.
Avec beaucoup d’humour, il apostropha Patrick Balkany et Nicolas Sarkozy.
« Patrick, Patrick, les juges sont méchants !… T’inquiète Patrick, personne ne les entend !… »
Bien sûr, il rappela sa banlieue et émeut toute l’assistance en donnant le micro à son ami Romain qui fit une superbe demande en mariage à une certaine Magalie.
Grand Corps malade rajouta : « Magalie, rejoins-nous sur scène si c est oui. »
À la fin du concert, dans la clameur générale : « Elle est là, elle est là ! », Magalie rejoignit sans un mot son amoureux sur scène, et partit bras dessus bras dessous avec lui.
« Mesdames et Messieurs, elle a dit « oui », déclara, rayonnant, l’artiste.
Joli moment d’émotion, partage de vrais sentiments dans une simplicité qui lui ressemble. C’est cela aussi Grand Corps Malade.
Helena Mora
Photographe : Ana Pedroso
Corrections : Amandine Lebreton
