La ruée vers l’or indochinois

La ruée vers l’or indochinois

Amélie Lopez

Aujourd’hui, 10h. Indochine remettait des places en vente pour sa tournée, pour le grand soulagement des fans qui, depuis des mois, lançaient des SOS sur tous les réseaux sociaux dans l’espoir d’obtenir la ou les place(s) tant convoitée(s) depuis des lustres, et qui étaient déjà toutes épuisées bien que la 2ème vague de la tournée ne commencera que le 1er novembre à Rouen, et s’achèvera le 29 décembre à Amnéville, certainement en apothéose.

Toujours soucieux de leur public – et je ne connais aucun groupe qui le soit autant qu’eux –, l’insubmersible groupe de rock a cette méthode-là de remettre un quota de places en vente avant les concerts pour lutter contre un honteux marché noir qui sévit sur certains sites comme viagogo. etc.

Les fans désespérés vident alors leurs tirelires pour obtenir le sésame qui leur ouvrira les portes du Paradis.

Nicola Sirkis d’ailleurs se donne un mal de chien pour que les places soient les plus abordables possible. Il a même créé pour cette tournée une zone 13 où les personnes sont tirées au sort pour être au plus près du groupe sans pour autant débourser plus. Avec lui, c’est l’abolition des privilèges comme les révolutionnaires de 1789.

Il déteste tout ce qui a une odeur de profit. C’est pourquoi, il est aussi autant aimé par ses fans.

D’ailleurs, il l’a souvent dit sur cette tournée : ils ne gagneront rien, afin que le public soit respecté  en maintenant un prix au plus bas possible. Des places moins chères, ce serait certainement impossible !!!

Quel groupe ou artiste, dites-moi, a cette mentalité-là, de respect, de partage et de confiance, mais aussi de sacrifice de gains ?

Vous en connaissez ? Moi, pas !

Donc, ce matin, la France (du moins, une grande partie), s’est réveillée indochinoise et s’est ruée sur ordi, smarphone, Fnac et autres points de vente pour acheter les places des concerts. À tel point que les sites ont beugué, et après 10h, il n’y avait plus rien ! Un désert total, Indochine n’ayant mis que 3000 places en vente.

À la Fnac où je me suis rendue, la vendeuse semblait se préparer pour un marathon !

« Vite, vite, madame ! Dépêchez-vous de me dire vos dates ! Ça part à une allure de folie ! »

« On a un quota de 10 places pour la tournée, et il nous reste que 3 billets. »

Ben, du coup, j’ai pris les 3 billets, ne sachant même pas où j’allais atterrir au départ, un peu comme si je les prenais à l’aveugle.

C’est aussi ça, Indochine : l’aventure. Et c’est certainement pas pour rien que Nicola reprend à chaque concert son tube des années 80 revisité en plus actuel l’aventurier.

Mais, les aventuriers aujourd’hui, c’était ces fans qui, comme à l’époque de la ruée vers l’or, partaient le cœur rempli d’espoir de trouver de l’or, ici. L’or de jadis s’est transformé pour ces  aventuriers en places de concert d’Indochine.

Même topo pour la box. Véritable boîte de surprises qu’Indochine met en vente à partir du 16 novembre, mais que l’on peut déjà pré commander et qui, outre l’album 13 que tout fan respectable doit avoir, contient des photos, un livret, etc et 15 crayons de couleurs, peut-être pour dessiner leur idole comme beaucoup le font déjà. Ou peut-être que l’éternel Peter Pan, nostalgique, a voulu offrir à ses fans une madeleine de Proust pour se souvenir de sa tendre enfance.

À signaler que dans la fameuse box, qui moi me fait l’effet d’un véritable coffre à trésors de Jules Verne, contient les deux clips inédits que Nicola a tournés : Kimono dans l’ambulance avec Béatrice Dalle et l’urgentiste Patrick Pelloux et Diane Rouxel, d’une durée de 12 minutes, filmé par le leader en personne, et Gloria en français et en italien, avec la belle, sulfureuse et courageuse Asia Argento.

Indochine reste ce groupe qui sait susciter l’envie. Il distille telles des perles quelques photos sur les réseaux sociaux, quelques infos en radio ou sur ses sites et joue avec les fans au jeu « à quel clip appartient cette photo ? » ou « quand va-t-on sortir ce clip ? » Et parfois, ils en attendent un et c’est l’autre qui sort. À ce jeu de communication, ils sont imbattables.

Que l’on aime ou pas Indochine, ce groupe né dans les années 80 n’a pas fini de faire parler de lui et de faire courir ses fans, que ce soit pour l’achat des billets aux concerts, ou pour arriver les premiers aux barrières des fosses.

Une véritable ruée vers l’or indochinois se produit dès que Nicola Sirkis, véritable dieu vivant qui règne avec bienveillance sur le cœur de ses fans, décide de mettre en vente des billets, un album,  une box ou quoi que ce soit venant de lui et de son univers plein d’émotions, parfois dark, mais empreint de poésie.

Helena Mora

Correction : Amandine Lebreton

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