Indochine : un enchantement nantais
« Si vous rencontrez des gilets jaunes, dites-leur que vous venez d’un meeting d’Indochine, pas d’un meeting de Macron ».
C’est ainsi que Nicola Sirkis a pris congé de ses fans, non sans leur avoir recommandé d’être prudents en partant.
Après un superbe concert pour sa première nuit nantaise de la 2 ème vague au Zénith de Nantes, aujourd’hui étant le dernier soir nantais.
Un public super fidèle qui a attendu des heures dans la file d’attente sous une pluie battante, mais toujours avec le sourire, impatient d’être emporté dans le monde créé par Nicola et ses musiciens.
Un monde rempli d’émotions profondes, un concert d’Indochine est un peu comme si un enfant allait pour la première fois à Disneyland. C’est le Disneyland des adultes, avec cette magie singulière aux contes de fées.
En guise de prince charmant, le charismatique Nicola, presque 60 ans, qui enchante et règne sur un public allant de 7 à 70 ans pour ratisser large.
Comme château merveilleux, une immense soucoupe collée au plafond, construite comme un puzzle de plusieurs écrans. C’est là que défile à la vitesse de l’éclair des images planétaires à vous couper le souffle. On se sent soudain comme aspiré dans l’espace et projeté tout à coup sur terre lorsque surgit le groupe au complet sur scène pour interpréter Blak Sky.
C’est bon, on est en pleine fantasmagorie. Le ton est donné. Le bal peut commencer.
Toujours avec un tact immense, Nicola a remercié le public, cite celui de Rennes où ils n’ont malheureusement pas pu jouer, et a enchaîné les titres avec une énergie folle.
Dans tout conte de fée, il y a aussi les sorciers et les mauvaises fées. Et là, Nicola nous l’a bien fait sentir : la méchante fée ou le sorcier a pour nom Donald Trump, et le courageux leader d’Indochine a comme à son habitude maintenant incité son public à accueillir le président des États-Unis sur un écran derrière lui avec des doigts d’honneur.
Mais, ce ne fut pas tout. Il a fustigé l’homophonie et le harcèlement sous toutes ses formes. Le cœur de l’humaniste battant fort à chaque concert pour nous transmettre ses vraies valeurs morales.
On sort d’un concert d’Indochine désormais des étoiles plein les yeux, juste un peu groggy et redoutant d’atterrir sur le sol ferme. La magie opère longtemps, parfois jusqu’à l’aube après un vrai don que le groupe a fait à son public. En effet, les 5 fées indochinoises se sont penchées sur nous pour que nous accueillions le don du bonheur. Un bonheur pur de deux heures et quelques. Un bonheur magique.
Helena Mora
Corrections Amandine Lebreton
Photos : Pierre Emmanuel / Mélanie Dallet Francal