Le Festival Art Rock nous fait revivre sa 42e édition

Pour sa 42e édition, c’est Art Rock lui-même qui nous embarque dans le récit de son week-end complètement fou à Saint-Brieuc. Entre rires, émotions et découvertes, il nous fait revivre trois jours et trois nuits de fête, de musique et d’art, portés par 80 000 festivaliers et une programmation éclectique. Alice Boinet, la programmatrice a répondu à nos questions, retour sur cette édition 2025…


Un rire qui résonne dans nos oreilles : singulier, généreux, malicieux et tonitruant. Des adjectifs qui pourraient définir le festival Art Rock pour ce qu’il est depuis 42 éditions, mais ce rire c’est celui de Jean-Luc Courcoult, metteur en scène de la compagnie Royal de Luxe, venue pour la dixième fois à Art Rock présenter sa nouvelle création Apesanteur. Un spectacle à tiroirs, rocambolesques et facétieux, à l’image de son auteur, qui a ravi les cœurs des petits et des grands dès vendredi pour une première représentation réservée aux groupes scolaires, associations du champ social et séniors.
Un cri qui retentit dans nos cœurs : « on se remet en selle et en scène pour vous les Briochins ! ». C’est celui de Yelle, fidèle parmi les fidèles du festival, qui a choisi ce sixième passage à Art Rock pour fêter les 20 ans d’une carrière jalonnée de tubes, qui nous restent encore en tête deux jours plus tard !
Ce qu’il est bon d’être en famille avec ces grands habitués du festival ! Une grande et heureuse smala de 80 000 personnes venus célébrer l’Art sous toutes ses formes avec 70 propositions artistiques et 3 jours et 3 nuits filant à toute vitesse dans onze lieux du centre-ville de Saint-Brieuc. Avant de recevoir ce soir les poids lourds du rock Franz Ferdinand, l’enchanteuse Cat Power, la diva Yseult ou encore la pépite Theodora, tour d’horizon des souvenirs marqués au fond de nos mirettes, de nos tympans mais surtout de nos cœurs, lors de ce merveilleux week-end de la Pentecôte ! Dès l’ouverture le vendredi 6 juin, la magie opère avec les mélodies ensorceleuses de Solann, le rap sincère de Zamdane, les rythmiques électroniques de Claude et la pop orchestrale de Jan Verstraeten. Alors que le public remue encore du BA$$IN après le show XXL de Yelle, on découvre la digne héritière de cette pop made in Saint-Bribri : la jeune arøne subjugue.

Sharleen Spiteri @M.Coleu

Devant la Grande Scène, une seconde suspendue, comme si tout le monde retenait son souffle lorsque Sharleen Spiteri, chanteuse du groupe Texas, monte en scène. Une seconde, pas plus, car de suite elle sourit et harangue la foule : le charme opère, le public est conquis. La fin de soirée est des plus chaudes avec le live tout en lasers du duo Kompromat et le rap percussif de la Mano 1.9 qui a tout retourné au pied de la cathédrale médiévale pour le premier concert de sa vie. Au Forum, le math-rock breton de Totorro, le grunge sud-africain d’Internet Girl et le post-punk anglais de DITZ ravissent les esgourdes des couche-tard.


Samedi, on se réveille en douceur au Musée devant l’exposition Summertime Sadness qui célèbre la mélancolie des vacances estivales. À voir la gigantesque installation colorée Inflatabowl de Laurent Perbos et les photos pop de Natacha de Mahieu, on se dit que l’été est toujours fun avant que… AH ! Mais qui est cette personne installée sur une balançoire face à un mur ? Ouf ce n’est que la sculpture ultraréaliste de l’artiste américain Mark Jenkins. La glace fondue d’Anna Barlow nous donne faim : on file au Village du festival pour un déjeuner gastronomique à Rock’n Toques.
On en profite pour écouter les passionnants débats de la Place des possibles sur l’avenir de nos démocraties. Pendant ce temps, la photographe Kourtney Roy et le musicien Mathias Delplanque mettent en scène leur collaboration musico-photographique Last Paradise en live : une performance fascinante au Petit Théâtre. Le soir, c’est à la lauréate des iNOUïS Adés the Planet que revient la tâche de lancer les festivités sur la Scène B, avec son rap mélancolique. Elle laisse la place à Aliocha Schneider qui charme les milliers de festivalier.e.s venus découvrir ses chansons emplies de tendresse. La reine béninoise de l’afro-pop Angélique Kidjo emporte les cœurs et illumine les esprits. Repu de son déjeuner à Rock’n Toques cuisiné avec le chef étoilé Nicolas Adam, le roi des zinzins Philippe Katerine se mue en Reine d’Angleterre en intro d’un show lumineux, drôle, touchant et décalé qui restera dans toutes les mémoires ! Sur la scène B, l’indie pop de Juniore et des Costarmoricains de Ne Rangez Pas Les Jardins séduit, avant que les rythmes électroniques de Scratch Massive (avec Yelle en invitée spéciale) et Eloi ne déclenchent les danses effrénées du public. Le rock azimuté de La Femme et le nouveau live électronique de MYD achèvent de conquérir les festivalier.e.
d’Art Rock. Jamais à bout de souffle et au bout des surprises que recèle cette programmation, on bouillonne au Forum devant les riffs de guitares de Ménades, la guerrière suisso-guatémaltèque Baby Volcano et la fièvre des Américains de Sextile.

Ce dimanche matin, petit tour de l’exposition photo installée sur le parvis de la Gare en attendant que la vélo-parade démarre pour nous faire découvrir la cité gentille en musique et en pédalant ! On croise Oxmo Puccino, roi du rap français venu retrouver le public d’Art Rock et le DJ Dombrance qui nous promet de faire danser le public jusqu’au bout de la nuit. La nuit est promesse d’infinies possibilités au Forum avec la folk-rock de la Canadienne Goodbye Karelle, les Américains de TVOD et les rugissements électriques de Pogo Car Crash Control. On ne veut pas finir cette page, sinon le festival se finit… Ahlàlà vivement l’année prochaine ! Rendez-vous est pris les 22, 23 et 24 mai 2026 toujours à Saint-Brieuc.

Alice Boinet @Gwendal Le Flem


Interview d’Alice Boinet : Franck Hervé et Michel Coleu


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