Indochine plus fort qu’une légende du rock !

Il était une fois Indochine, la plus belle histoire du rock français

C’est en 1980, plus précisément le 10 mai, qu’Indochine naît. Issu du courant « new wave », ce groupe pop rock atteint très vite le succès en 1984 avec un seul titre phare « L’aventurier ». Plus de 500 0000 exemplaires vendus, puis s’enchaînent d’autres tubes: « Trois nuits par semaine », « Troisième sexe », « Tes yeux noirs », « Canary bay ».

Officiellement, tout démarre dans la boîte branchée « Le rose bonbon ». Auparavant, Nicola Sirkis, qui n’a pas encore cette place de leader dans le groupe, sent très vite que la musique est sa voie. Et pour pouvoir être sur scène se fait réformer de l’armée qu’il devait faire puisqu’il avait été très récemment appelé.

Sous les drapeaux, il avale alors un grand nombre de somnifères; la supercherie vis-à-vis de l’armée marche et Nicola est sur scène pour son premier concert avec ses copains, le 29 septembre 1981.

Tout s’enchaîne très vite: ils sont repérés le soir même par une maison de disques et signent alors leur premier contrat. Débute alors une vraie carrière professionnelle pour ces jeunes garçons à peine sortis du lycée.

En novembre 1981, ils enregistrent leur premier single « Dizzidence Politik » qui les fait ainsi découvrir aux critiques de rock et autres médias. 

Un an plus tard, ils font la première partie de Depeche Mode.

« L’aventurier » sort alors le 15 novembre de la même année, et la presse s’enflamme pour ce groupe pas comme les autres.

Ils reçoivent, un an plus tard, leur première récompense (Le bus d’acier) qui couronne les artistes de la scène rock.

Ils enchaînent les succès comme d’autres enfilent des perles. En novembre 1983 sort leur deuxième album intitulé « Le péril jaune »; ils en feront 13 au total. Le dernier, récemment sorti, porte le titre de « 13 ». Cependant, l’album « Wax » ne remporte qu’un petit succès, accouché dans la douleur, marquant le départ de Stéphane, et le transforme en mythe.

Mais Indochine est aussi une histoire faite d’une longue traversée du désert médiatique, de drame, la mort de Stéphane (frère du leader) et de reconquêtes, de remises en question, de départ de certains musiciens et d’arrivées d’autres, mais surtout de renaissance, car ils existent depuis 37 ans!

Ce groupe a tout d’une tragédie grecque. Mais c’est surtout le premier groupe français à oser le Stade de France, qu’il remplira à chaque fois dans des concerts devenus mythiques.

Il a souffert pendant des années du désamour de la presse, mais son public ne le lâchera jamais; les ados d’avant sont devenus parents et on fait des enfants qui viennent grossir le rang des fans d’Indochine, le groupe le plus intergénérationnel du rock en France. 

En 1985, le groupe s’ouvre des portes et s’exporte à l’international, notamment au Québec ainsi que dans les pays scandinaves, et très vite commenceront des tournées à l’étranger où ils seront reçus comme de véritables Dieux vivants.

Danemark, Suède, puis Pérou (où ils joueront devant 48 000 personnes). À Lima, le groupe a encore une forte base de fans; ils y feront bien plus tard une tournée européenne, leurs fans français les suivant dans leurs périples.

À chaque tournée française,  ils n’oublient pas la Belgique – pays d’adoption des deux frères – ainsi que la Suisse.

Indochine a le charme d’être partout à sa place. Que ce soit dans des petites salles beaucoup plus intimistes ou des Zenith ou des grands stades, leurs concerts privés sont toujours des événements que les fans continuent à s’arracher en participant à des jeux de tirages au sort et autres.

Indochine peut se résumer en quelques dates basiques, mais il faut creuser plus encore pour comprendre ce que représente ce groupe, le plus grand groupe de rock français qui ait survécu malgré les orages, les trahisons et les abandons.

Comme le disait Nicola à un moment où l’on s’interrogeait quant à l’avenir du groupe: 

« Indochine continuera comme le souhaitait Stéphane ».

Certes, le groupe n’est plus le même qu’à l’origine, mais il est bien plus affirmé, plus mature. Nicola vient d’avoir 59 ans et surtout, il stupéfie quiconque s’en va l’applaudir sur scène. Que l’on aime ou pas Indochine, on ne peut pas rester indifférent.

Certes, il y eut le renouveau avec « J’ai demandé à la lune », puis l’ouverture par Nicola à des collaborations artistiques diverses – la dernière en date étant le duo avec Asia Argento. Mais Indochine doit surtout son salut à son public extraordinaire et à un seul homme qui a tenu la barre du navire pendant 37 ans, se battant comme un lion pour que l’âme d’Indochine perdure. Vive Nicola Sirkis!

La tournée 13 est un succès phénoménal et ils ont même déjà rajouté des dates supplémentaires. Elle devrait donc s’achever le 21 décembre en Alsace, au terme d’une série de concerts magistraux, avec une scénographie à vous couper le souffle.

Leur album est triple disque de platine. Pas mal pour un « vieux groupe » comme le qualifie une certaine presse!

Dans la foulée, Indochine qui, par le passé, avait déjà joué les pygmalions en créant un festival éphémère qui ne durera que 3 ans et où les jeunes groupes de rock pouvaient se produire. Il a créé aussi le label kms où ils donnent la main à certains jeunes groupes qu’ils produisent et font jouer en première partie de leurs concerts, le tout chapoté par Sony music.

En parallèle, ils ont leur propre label « Indochine records », sigle sur lequel ils se produisent. On est jamais mieux servi que par soi-même!

Indochine en tournée, c’est aussi beaucoup de monde et toute cette équipe aborde fièrement le tee shirt noir marqué de blanc « Love army ».

Indochine est plus qu’un groupe de rock.

L’enfant terrible du rock :  Nicolas Didier Sirchis, nom de scène: Nicola Sirkis est le leader du groupe Indochine.
Voici à peu près ce que tout le monde sait de lui:
Peter Pan, Dorian Gray, ou dernièrement petit prince du rock (il a un petit côté petit prince avec sa nouvelle couleur de cheveux) dit en parlant de lui-même qu’il est mi ange mi démon, provocateur mais jamais pour rien. Il est doté d’une immense sensibilité.
C’est assurément le seul artiste que j’ai vu s’investir, autant dans les causes qu’il défend même sur scène, dans ses clips, en interviews, etc.
Véritable dieu vivant pour ses fans, il garde en lui la blessure béante de la disparition de son frère jumeau, écorché vif mais cachant avec beaucoup de maestria ses fêlures et ses douleurs qui en font un homme entier, franc et parfois bouleversant.


Nicola reste néanmoins une énigme, un être à part, une légende vivante dans le ciel musical français.
À la fois grand frère et guide pour des milliers de fans qui vivent au rythme de ses nouveautés, des tournées, des albums, des concerts et de sa vie privée qu’il partage avec pudeur sur les réseaux sociaux, il sait garder les pieds sur terre, rester humble, très loin de l’image de la star et du star system qu’il fuit en dépit de son statut de star malgré lui 
On a tout dit de lui: qu’il chantait faux, qu’il était un piètre guitariste, faisant encore des erreurs de débutant sur scène, qu’il était un pit bull dans son métier, qu’il ne s’intéressait qu’à l’argent, etc.


On pourrait remplir une encyclopédie de tout le mal qu’on a pu dire sur lui. La presse l’a lâché pendant plus de 10 ans et revient devant le succès de sa nouvelle tournée, mais elle guette à présent son moindre faux pas. Or, il a créé l’un des plus grands, si ce n’est LE plus grand groupe de rock français, lequel a survécu à toutes les trahisons, tous les coups bas et a démontré cette année encore avec sa tournée « 13 » à quel point il est précurseur dans la scénographie, dans le choix de sa set liste puisque j’oserais dire que, mis à part les titres de son album 13 sacré triple disque de platine, il déclenche l’euphorie générale en reprenant « L’aventurier », « Trois nuits par semaine » ou « Tes yeux noirs ». On dirait qu’il fait du neuf avec du vieux, qu’il insuffle une nouvelle vie à ses tubes des années 80. 


Il sait faire rêver, peut faire pleurer une salle entière lorsque ses yeux se remplissent de larmes pendant une chanson et que ce jour-là, on voit sur les écrans géants des jeunes filles bouleversées pleurer avec lui.
Il suscite aussi des émotions extrêmes lorsque le fan véritable s’effondre en pleurs dans ses bras parce qu’il est auprès de son « Dieu ».
Oui, Nicola a la magie en lui, son immense charisme en fait une véritable bête de scène devant un spectaculaire océan humain. Il est une thérapie de l’âme, du corps et de l’esprit. Espoir, joie, force, il incarne toutes les émotions pour son public et cela n’est pas dû qu’à son talent, mais à sa personnalité proche des autres, à l’écoute de ses fans, à un immense respect pour ce public sans qui (et c’est lui qui le dit) il ne serait rien.
Cultivé (même s’il avoue avoir loupé 5 fois son bac), Nicola transmet à son public ses goûts littéraires et artistiques. Et cette influence est bénéfique pour la jeunesse qui commence de plus en plus à le suivre, car ils se mettent à lire Duras, Salinger, etc.
Nicola est aussi comme un joyau d’héritage que l’on se transmet de génération en génération; ses valeurs humaines sont très fortes, au-dessus de tout il place l’être humain.


Malgré ses 59 ans, il a la jeunesse de l’âme et rassemble dans ses concerts 4 générations, gommant ainsi le fossé intergénérationnel.
Il écrit avec des mots simples et touchants en plein cœur puisque des milliers de personnes se retrouvent dans ses paroles et dans sa musique.
C’est un artiste atypique suivant le chemin buissonnier qui mène à la gloire par des sentiers bien à lui, loin des magazines people, des m’as-tu vu ?, des cocktails mondains et du show bizz.
Il est intègre et juste, se moquant bien du milieu hypocrite du show bizz.
Lui, il s’est fait tout seul, porte sur son dos son groupe depuis presque 40 ans, n’a rien demandé à personne pour exister, se produisant lui-même. On n’est jamais mieux servi que par soi-même! Lui-même pygmalion, il a créé « kms » pour découvrir de jeunes talents, qu’il n’hésite pas à inviter à ses concerts comme Grand blanc et Requin chagrin. 


Il transmet aussi le goût de la famille, partageant avec ses fans quelques brèves vidéos ou photos où l’on voit ses enfants: sa fille Thea, superbe jeune fille de 16 ans, fêter avec lui dans le tgv la victoire de la coupe du monde, ou son plus petit, Jules, âgé de 2 ans, jouant de la batterie comme un petit chef. Ou son beau Alice Tom, 10 ans, au visage si beau avec ce regard si doux que l’on a l’impression de voir un ange descendu sur terre 
Musicien, chanteur, écrivain, parolier, leader, papa merveilleux et artiste en véritable osmose avec son public, Nicola Sirkis est tout cela et bien plus encore. Véritable rubixcube des années 8o, on n’arrive pas à conjuguer toutes les facettes de son talent et de sa personnalité. Et c’est ce qui fait tout son charme, son mystère et rend si fascinant cet enfant terrible du rock!

L’ange brisé d’Indochine :  Stéphane Paul Denis Sirchis. Nom de scène : Sirkis.

« Steph » pour ses fans. Stéphane n’est autre que le frère jumeau du leader du groupe. Il fait son entrée officielle au sein du groupe en avril 1982 et y restera jusqu’à l’année de sa mort, c’est-à-dire la 39ème.
Son image appartient désormais à la mythologie du groupe pour qui, malgré les différents changements de musiciens, il reste tout de même bien présent.


Sa vie s’inscrit dans l’histoire du rock par ses compositions pour le groupe et une musique de films Leskeufs, mais aussi le générique d’une émission télé Platine45, animée à l’époque par un grand connaisseur du rock :  l’animateur Jacky, ex attaché de presse de Serge Gainsbourg.
Mais surtout, Stéphane a marqué par sa personnalité généreuse, révoltée, attachante et profondément sensible. Les fans du groupe lui vouent un véritable culte ; il n’y a pas un seul concert du groupe où l’on ne puisse pas voir plusieurs pancartes ou banderoles portant son nom et ses photos.
19 ans après, les deux frères restent indissociables dans l’esprit de leurs fans.


Stéphane a le profil fragile des héros romantiques fauchés trop tôt, perdus dans les paradis artificiels. Il reste néanmoins pour son frère Nicola cette plaie béante qui ne cicatrisera jamais et cette douloureuse absence qu’il rappellera à tous ses concerts en jouant un morceau composé par son frère  electrastar. Parfois, il fait venir sur scène sa nièce Lou du groupe rock toybloïd et c’est toujours avec beaucoup d’émotion que le public répond à l’hommage par des « Je t aime Stéphane », ou « Notre ange » (qualificatif le plus souvent utilisé dans le langage des fans du groupe).
Mais qui était-il vraiment ?
Personnalité fragile et forte à la fois, Stéphane n’avait pas le charisme de son frère ni le goût d’être le leader du groupe.
Attaché à la nature, aux valeurs humaines, éternel combattant de la misère des autres, il aimait le ski (il avait été moniteur de ski), la musique jazz (il avait fondé un groupe « ligth »,  puis le rock progressiste comme Genesis, yes ou soft machine. Enfin, le mouvement punk l’a énormément intéressé aussi).
Au départ, il s’est juste posé en observateur du groupe, que son frère jumeau avait créé récemment avec un ami, Dimitri Bodianski, et ce ne fut qu’en 1982 qu’il intégra officiellement Indochine comme guitariste, mais aussi compositeur.


Mal dans sa peau depuis l’enfance, il se laissa tenter par l’illusion de certaines substances et s’y perdit tandis que son frère essayait, suite au désamour soudain par les professionnels et puis à la démission d’un des éléments principaux du groupe, Dimitri, de sauver le groupe qui, à cette époque, sombrait dans l’oubli total des médias malgré une base de fan à jamais fidèles.
On annonça la disparition de Stéphane, mort d’une fulgurante hépatite C à l’âge de 39 ans.
Les fans vinrent aux cimetière déposer des roses (fleurs préférées du musicien) ; certains vinrent à l’église de Bagneux où une célébration fut dite en sa mémoire.


Le 27 février 2000, soit au premier anniversaire de sa mort, Nicola organisa un concert acoustique en son hommage She night.
Dans le numéro 300 du magazine français rock and folk, Nicola publia une lettre touchante qu’il adressa à son frère parti trop tôt.
S’en suivit une série de concerts Nuitsintimes qui donna lieu à un album et une tournée dans le même esprit.
À la sortie de l’album Wax, Nicola le dédia à Stéphane et à Lou (Stéphane en avait composé une bonne partie des titres).
Et à chaque concert, le jumeau désormais seul sur scène, à part la compagnie de ses musiciens, lui rend tout le temps hommage les yeux levés vers le ciel, la main sur la poitrine.
Désormais, Stéphane est l’ange brisé qui, de là-haut, semble veiller sur ce groupe qu’il aimait et pour qui il a composé ses plus belles musiques.


Oli de sat, de son vrai nom Olivier Gerard : La cendrillon du groupe.

Plus personne n’ignore la jolie histoire de ce nancéien qui, de simple fan est passé en l’espace de peu de temps, à membre du groupe et surtout en position d’associé de Nicola Sirkis.

Leur immense complicité et amitié va bien au-delà de la scène. C’est en quelque sorte le bras droit du leader.

Oli de sat a commencé par le graphisme. Et c’est en proposant ses services par Minitel au groupe dont il était plus que fan qu’il a discuté et rencontré Nicola.

Auparavant, il avait envoyé des maquettes de la musique d’indo et Nicola fut interpellé par la qualité de celles-ci faites avec peu de moyens.

La suite se déroula comme un conte de fées : Olivier commença à travailler avec le groupe au début dans des postes moins reluisants. Mais très vite, il s’intégra et Nicola l’invita à rejoindre la scène en tant que musicien.

À partir de là, Olivier qui avait auparavant déjà composé et arrangé tout un album du groupe, devint par ses recherches et son talent le nouveau son d’Indochine, toujours en tandem avec Nicola.

Il fut un peu celui qui permit au groupe une nouvelle carrière, avec des sons plus électro rock, plus modernes qui fut l’occasion pour le groupe d’embrasser une troisième génération – la quatrième étant déjà en route.

Réservé mais néanmoins accessible, il reste le pilier sur lequel Nicola peut s’appuyer. 

Boris Jardel dit « bobo » : Le sexy boy du groupe

Boris est un excellent guitariste, élu même 5ème guitariste préféré des français en 2005 dans le magazine « Rock Mag », puis en 2006 le meilleur guitariste par le sondage (organisé toujours par « Rock mag » et la radio mouv).

Avant Indochine, il avait fait ses preuves, jouant avec Vanessa Paradis, Axel Bauer ou Zazie, l’affaire Luís trio, etc.

C’est en 1998, alors que Stéphane est gravement malade, que Boris le remplace au pied levé pour un concert et puis pour la tournée du live tour. Et il ne quittera jamais plus sa place au sein d’Indochine.

Il participe souvent à la composition des titres, et de ce fait, est bien plus que le guitariste solo du groupe.

Volontiers provocateur sur scène, il joue avec Nicola une certaine ambiguïté sexuelle que l’on retrouve notamment dans le clip Marilyn.

Charismatique comme Nicola dans la vie réelle, il peut passer de longs moments à faire des selfies et à discuter avec les fans.

Un air venu du froid : Ludwig Erik Sebastien Dahlberg. Nom de scène : Ludwig. Il est le batteur d’Indochine.

Il arrive officiellement dans la bande le 4 avril 2015 comme remplaçant de Mr shoes.

Né en 1978, il est aussi le plus jeune de tous.

D’une nature très discrète, ce suédois aux allures de Jim Morison apporte son dynamisme et la fraîcheur de sa jeunesse.

Il a été dès le début l’un des membres originaux du groupe de garage rock The (International) Noise Conspiracy et du groupe politico-musical Saidwas.

Mais Ludwig a aussi joué le rôle d’un batteur au sein de la série télévisée « Upp till kamp », dans laquelle il joue le rôle de Ronny durant trois épisodes.

Comme Nicola, il poste pour ses fans sur les réseaux sociaux des photos et des petites vidéos de son très jeune fils, jouant ainsi la carte d’une certaine proximité avec eux.

L’homme tranquille : Marc Éliard dit « Monsieur Marco »

Bassiste, il est le plus ancien membre originel du groupe avec Nicola. Il a rejoint le groupe en 1992 alors que Stéphane était encore en vie.

À l’origine, il est bassiste de jazz et continue à jouer dans d’autres formations. 

Il est le plus effacé de tous. Ce n’est pas vers lui que Nicola va le plus pour faire le show.

On ne sait rien ou presque de sa vie privée.

Son parcours s’inscrit avec beaucoup de discrétion, souvent en fond de scène.

Il joue de la discrétion comme d’autres jouent de la provoque et il est très aimé des fans des premières heures.

Au sein d’Indochine à qui il est resté profondément fidèle, il n’est pas que le bassiste, mais a composé dans plusieurs albums du groupe.

Photo : Madeleine Grunewald

Des valeurs humaines avant tout

Le leader du groupe a depuis le début du groupe annoncé la couleur, s’investissant dans des causes parfois difficiles à soutenir face à l’opinion publique telles que le harcèlement sous toutes ses formes, ce qui n’est pas surprenant, car ils furent les précurseurs à parler de liberté sexuelle et d’ambiguïté et de tolérance avec « 3 ème sexe » dans les années 80. Cheveux longs, yeux cernés de khôl et rouge à lèvres, on les compara alors au groupe anglais The Cure.

Plusieurs années plus tard, leurs clip contre le harcèlement scolaire et l’homophobie sorti le 13 Mai 2013, a crée une véritable polémique puisque jugé trop violent pour les chaînes de télévision. Il ne fut jamais programmé.


Cette année, pour leur tournée «13 tour », Nicola qui défend avec force la lutte contre l’homophobie, n’a pas hésité à faire pour un duo appel au fer de lance du mouvement du voguing en France : l’artiste aux multiples casquettes, Kiddy smile, que l’on voit derrière lui sur écran géant se maquiller.


Il fut d’ailleurs ce mois-ci reçu par le président Emmanuel Macron à l’Elysée, ce qui suscita aussi pas mal de grincements de dents. Et pour cause : un noir homo à l’Élysée n’était pas du goût de tous.
Nicola s’investit beaucoup aussi dans les associations venant en aide aux personnes atteintes de maladies rares.
Il s’est aussi levé contre la montée du Front National en France avec un titre, « Un été français » et un clip tourné le 12 décembre 2017 sur les toits de la Grande Arche de La Défense où il n’hésite pas à chanter : «… Ici, tout est froid national ».
D’autre part, son titre contre Donald Trump fait lever les poings rageurs de toute l’assistance.
Dans les années 80, il avait participé avec son frère à un grand concert place de la république en faveur de « SOS racisme », ils avaient tous deux soutenu le comique Coluche pour son action contre la faim, « Les restos du cœur ».
Il y a quelques temps il a lancé un appel pour soutenir une action contre la faim en Afrique. Pour chaque objet acheté du merchandising d’Indochine, 2 euros seront reversés à l’association qui lutte contre la faim au kassai.
Les multiples prises de position et actions prises par Nico comme le nomment les fans amplifient encore plus l’amour qu’ils portent à leur idole.

Bienvenue en Indo mania

« Indochine, cela ne s’explique pas, cela se vit ! »

Tel est le slogan des fans du groupe.

Et je me suis aperçue que cela était vrai.

On ne peut expliquer les différentes émotions que suscite ce groupe.

Tous on un rapport profondément personnel au groupe, une histoire inscrite dans leur histoire à eux, parfois très intime.

Ils se retrouvent dans les paroles chantées par Nicola, par ce qu’ils ont vécu. Certains, des histoires semblables de l’harcèlement, de l’homophonie, du racisme, de la douleur physique, maladies lourdes dont ont supporte les traitements, les écouteurs sur les oreilles, au son de leur dernier album, ou de mal-être psychologique.

Ils sont un baume, un levier pour leur vie.

Ils sont à la fois porteur d’espoir et consolateurs. Ils en ont sauvé plus d’un sans le savoir.

La voix douce du chanteur en a réconforté plus d’un aussi !

Les fans d’Indo sont une vraie famille, « l’Indo family ». Ils connaissent mieux que personne tout ce qui se rapporte au groupe et à leurs membres, sont plus informés que les journalistes eux-mêmes. Ils ont leur propre vocabulaire sur les réseaux sociaux, où ne cesse de fleurir de nouveaux groupes. Ils prennent tous ou presque sur les réseaux sociaux le nom de famille de Nicola ou puise dans les différents titres de chansons du groupe et disent : « Indo Kiss » pour « Je t’embrasse », « indoxiqués », etc.

Ils sont souvent tatoués avec la fameuse croix emblématique du groupe, des portraits de Nicola, des phrases entières de chansons, un look qui est propre au groupe. Tous imitent le chanteur et certains le copient même jusque dans la nouvelle couleur de ses cheveux.

D’ailleurs, quand Nicola, au bout de 37 ans, est passé du noir corbeau au blond platine,  ce fut le véritable sujet d’état et tant pis si la France pouvait s’écrouler au même instant, le sujet le plus important était la couleur des cheveux de Nico.

Les plus assidues sont une véritable boutique de souvenirs, du verre à dents jusqu’à la voiture à l’effigie du groupe.

Beaucoup prennent leurs jours de congés en fonction des tournées du groupe, capables de les suivre jusque sur la banquise comme tout fan qui se respecte ! 

Mais les fans sont surtout une communauté à part qui se fréquente, lie des amitiés, se mettent en couple. Ils se divisent en deux groupes : les fans et les campeurs qui, parfois ne s’entendent pas, car les campeurs, arrivés en amont, ont les meilleures places au concert puisque déjà là.

Quand on dit « campeurs », c’est le noyau dur.

Les plus fervents sont souvent ceux que l’on retrouve à assister aux émissions de télé ou radio, ou à leurs concerts privés, comme celui donné par la radio RTL au « Grand Studio Rtl » en juin dernier 

Ils arrivent plusieurs jours avant et plantent leurs tentes devant ou près de la salle de spectacle. Ils vivent alors leur passion à fond entre eux, jouant de la guitare et chantant, partageant les repas, etc. Et souvent, pour ne pas dire la plupart du temps, Nicola et son groupe viennent leur rendre visite et échanger quelques mots et beaucoup de selfies avant le concert.

« On est indo à vie ! », clament-ils. Et il est vrai qu’il est touchant de les voir vivre.

Mais l’indo mania ne s’arrête pas là. Cela se transmet de génération en génération et il n’est pas rare de voir les parents, les enfants et les grands-parents en train de chanter et de danser sur « L’aventurier ».

L’indo mania, c’est comme la potion d’Astérix : ça revitalise !

De loin, à les voir camper là sur le bitume d’un parking etc, on se croirait en 1960 à woodstook.

Cet amour illimité qu’ils ont pour le groupe les font affronter la neige, la pluie et le froid, ou la chaleur étouffante juste pour voir et être au plus près du groupe et de leur gourou, Nicola.

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Helena Mora

Corrections : Amandine LEBRETON / Photos : Journal d’Indochine

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