Il est 17h. Un dimanche pas comme les autres : la France entière
ploie sous le poids des grèves lancées comme un bras de fer au
gouvernement pour le faire plier vis à vis du régime des retraites qui
est en ce moment le soucis principal de la population qui vit en France.
Qu’importe, je me dirige d’un pas décidé vers l’hôtel Ibis Ledru-Rollin à deux pas de la Gare de Lyon où les gens se pressent en cette froide fin d’après midi.
J’y ai rendez vous avec Marion Brunetto, compositrice parolière et
interprète du groupe Requin Chagrin qu’elle a créé et qui se fait peu à
peu une jolie place dans la scène pop rock française.
Le show case annoncé depuis quelques jours sur les réseaux sociaux entre
dans la programmation de l’événement « Ibis Music » dont les lettres
trônent derrière elle pour tout décor dans cette entrée d’hôtel où on a aménagé une sorte de scène intimiste.
Le show case ne débutera que vers 19 h j’ai donc deux bonnes heures d’avance : avec les grèves je ne veux pas risquer de manquer ce rendez-vous avec la jeune artiste, fleuron de KMS, première signature du tout jeune label créé par Nicola Sirkis.
Lorsque j’arrive à l’hôtel, Marion est déjà là en pleine balance.
Contrairement à d’habitude elle est seule, guitare électrique autour du
coup, micro en main, œuvrant avec comme seul soutien deux cassettes
audio qui sont un pur retour aux sources qu’elle me révélera un peu
plus tard dans la soirée….
Je lui fait signe que je suis là, elle me sourit et je prend place juste
en face d’elle sur l’un des fauteuils noirs et rouges qui encerclent cette
scène intimiste.
Deux heures plus tard le show case débute 40 minutes où cette blonde
sirène nous entraîne de sa voix grave dans les profondeurs de son âme et
de son talent.
Le requin a mordu au cœur. La morsure est profonde et s’inscrit dans
cette lignée de jeunes artistes qui sont là pour rester.
Fin du show case. La salle se vide. Marion remballe méthodiquement son
matériel avant de me retrouver un peu à l’écart au fond de la salle de la salle de l’hôtel, coté restaurant. Je découvre alors une jeune femme adorable qui au premier abord a un peu
de mal à se livrer mais qui au fur et à mesure que nous parlons
m’ouvre son cœur avec beaucoup de sincérité….
Le Requin Chagrin nage dans les eaux calmes. Ses deux derniers clips Sémaphore et Rivières ont en commun un élément qui n’est pas
anodin : l’eau.
49 minutes ou cette jeune artiste qui garde jusque dans le subconscient
l’influence artistique d’Indochine dont elle a fait les premières
parties pendant leur dernière tournée qui s’est achevée en apothéose le
23 juin au stade Pierre Mauroy de Lille prouve au fil de ses mots que
le charismatique Nicola Sirkis a su lire en elle et compris à quel point
le rock coulait aussi dans ses veines.
C’est cette conversation à bâton rompus que je vous livre ici sans
filets avec le bruit d’ambiance comme si vous y étiez, sans aucune coupure ! disons sans filets pour être plus vraie.
Bonne écoute !
Helena Mora