Avec ce nouveau morceau « Signes », Cancre nous entraîne dans un exercice d’antagonisme totalement réussi.
Tout d’abord parce que le texte, un poème au ton grave, évoque la confrontation au décès, et la douleur intrinsèque qui en résulte. Parallèlement , la composition du groupe vient directement trancher cette prose avec un ton musical opposé : des notes, des voix et une ambiance tout en légèreté.
« J’aimerais que ce film rappelle en quelques séquences la fragilité et la fugacité de la vie. Le film invite également le spectateur à se concentrer sur les plaisirs simples qu’elle nous offre : la camaraderie et la tendresse des proches. Le masque permet de brouiller les époques et les pistes afin que le spectateur soit surpris lorsqu’il comprend que l’homme vit sa dernière journée, ce qui lui fera changer de perspective sur cette journée qui semblait plutôt banale. L’idée est, également, de mélanger les genres, en empruntant aux codes du clip de rap, et en les apposant à la musique de Cancre, plutôt pop. Le spectateur sera étonné de voir l’homme au masque danser devant une voiture de sport, sur une musique en contrepoint. » explique Victor Thomas le réalisateur.
Le regard pétillant et l’allure espiègle : le trio Cancre arbore naturellement l’impertinence des mauvais élèves dont il porte la signature. Un choix de nom évident, car c’est avec le charme désinvolte de ceux qui décident de sortir du rang que Clet Beyer et les deux frangins Robin et Mathias Millasseau, se sont lancés dans cette aventure.
Le projet naît en effet d’un besoin de sortir des sentiers battus. Cela fait alors quatre ans que le trio arpente la scène sous l’appellation Wicked dans une formation power trio où les textes anglophones sont portés par un rock garage d’inspiration sixties. Mais l’envie de renouveau se fait sentir. Les trois garçons indociles veulent explorer des chemins inédits. Et l’idée de chanter en français les effleure peu à peu. Finalement, pourquoi pas ? Le projet est définitivement lancé quelques mois plus tard. La découverte inattendue d’un recueil de poèmes rédigés par Marcel Millasseau, arrière-grand-oncle des deux frères, pendant la Première Guerre mondiale va précipiter la création de Cancre. Véritable trésor historique et littéraire oublié dans le grenier familial, le carnet griffonné dans les tranchée rembobine le temps et propulse les trois musiciens un siècle en arrière.