Ces très jolis témoignages de ceux qui l’ont côtoyé donnent à ce film une profondeur très humaine. Tous ont trouvé les mots justes pour décrire celui que l ‘on surnomme « l ‘iguane » sous l’œil ému de Sophie Blondy.
Béatrice Dalle, actrice: « Il m’émeut à mort, c’est un cri de la rue,
oui c’est un poète punk ou rock, ce que tu veux, c ‘est un poète de la rue.
Quand tu viens de la rue, tu n’as plus rien à perdre, tout à gagner… »
Alain Lahana, producteur et ami: « Il a une âme d’enfant, un charisme assez impressionnant, c’est le premier truc que j’ai vu, une énergie de ouf et cette façon de créer une intimité directe avec son public. C’est un gladiateur sur scène ou Ben Hur ».
Denis Lavant, acteur: « Quand Iggy se présente sur une scène musicale, il y a une sorte de combustion qui apparaît. Evidemment, c’est cela qui m’a émue aux larmes, quand je l ‘ai vu débouler sur la scène de l’Olympia ».
Debbie Harry, chanteuse du groupe Blondie: « Il a une confiance en lui, ce qui est une grande force et une qualité formidable, il respire la sincérité et il est sexy! Je suppose qu’on est âmes sœurs parce que c’est comme ça qu’on détermine notre parcours de musiciens. Je pense que c ‘est un artiste total, il écrit, il va sur scène, il chante, il s‘implique dans la conception de ses pochettes de disques, il est comme un artiste de la renaissance ».
Chris Stein, guitariste du groupe Blondie : « Iggy en particulier pour moi
n ‘avait peur de rien comme performeur et il était entier et se livrait en public, il repoussait les limites toujours plus loin ».
Pierre et Gilles, artistes plasticiens, parlent de leur séance de photo à l’Hôtel Régina pour le magazine Façade: « C’était en 1976 , un vrai cliché de l’époque punk: l’évier cassé, les bouteilles de champagne par terre, le plateau de petits fours étalé partout et Iggy dans le lit nu avec une groupie…»
John Waters, réalisateur: « Je l’ai vu se produire sur scène, je l’ai vu plonger dans la foule, c’est probablement le premier à l’avoir fait, et sa nudité, c’était tellement choquant pour l’époque! »
Mike Ken, journaliste: « En tant que musicien, Iggy fait partie des plus grandes bêtes de scène du xx ème siècle! Il n’y avait pas de plan b avec ce mec, il était sans filet, il se jetait à corps perdu dans tout ce qu’ il faisait, quoi qu’ il fasse, il y allait à cent pour cent, à fond et ça m’a vraiment inspiré ».
Johnny Depp, acteur, réalisateur et musicien: « Quand on regardait Iggy , il n’avait pas besoin de dire : je m’en fous ,je m’en tape, avec lui rien n’est faux. Je veux dire que Iggy c’est la force à l’état brut ! Il va à l ‘essentiel. Iggy pour moi, c’est Marlon Brando avec des couilles. En 1969 il faisait peur à tout le monde. En 1947 Marlon a fait flipper le monde quand il jouait au théâtre: « Un tramway nommé désir ».
Léron Thomas, musicien compositeur: « Il fait partie de ces gens là qu’on ne peut étiqueter comme punk car en réalité ils explorent différents genres et c’est ça donc ce que j’aime chez lui ».
Jimmy Webb, styliste et ami: « Je ne sais pas si Iggy c ‘est Jésus, je dis qu’il l ‘est comme un prophète, il porte sa croix jusqu’au bout et il vit droit dans ses bottes . Je crois qu’ Iggy inspire les anges et que les anges inspirent Iggy et c’est ça qui est du rock and roll ».
A travers ce film, elle a su dévoiler avec poésie le mystère d’Iggy, fixant la caméra sur son magnifique regard bleu gris, de la couleur de l’océan mélancolique. L’ icône du rock, elle l’a filmé avec son âme et ses tripes, elle l’a sublimé telle une statue antique, parcourant ses mains, ses pieds , puis son corps allongé. Les instants sur la plage sont magnifiques et émouvants. Lorsque la cinéaste l’enroule dans un drap blanc sur le sol, il semble alors abandonné à une figure mystique, christique , enroulé dans un linceul.
Certes, on parle de son parcours par des images d’archives et certains de ses concerts plus récents mais Sophie Blondy n’a pas fait que le filmer, elle l’a sculpté en poésie, édifiant un socle à son histoire. Iggy ne s’est jamais autant donné aussi intimement. Sophie Blondy, son film, elle l’a porté en elle comme une mère porte son enfant,elle l’a nourri de ses espoirs, de ses désirs, de ses craintes aussi, elle s’est battue pour qu’il existe.
Tout a commencé lorsque Alain Lahana a mis Sophie et Iggy en lien, ce fut comme une évidence. Une rencontre d’âme. Sophie a suivi la star probablement comme les bergers ont suivi l’étoile, dans tous ses concerts à travers le monde pendant plusieurs années. Je pense qu’ Iggy a senti que c’est à travers le regard authentique et pur de cette réalisatrice qu’il pouvait se livrer sans crainte.
On sent à travers ses images tout le respect et la tendresse que Sophie porte à Iggy et l’on perçoit ce lien qui les unit l’un à l ‘autre, un lien de fraternité et d’admiration mutuelle. Aussi excessive et passionnée que lui, l’intrépide Sophie va au bout de tout, la preuve en est lorsqu’elle le fait venir pour jouer dans son film « l ‘étoile du jour » alors qu’ elle n’a pas de quoi lui payer le voyage en jet privé. Elle n ‘hésite pas une seconde à se mettre en danger pour que son rêve existe. C’ est ce qu ‘on appelle « le feu sacré ». Elle sait que sa vie va changer par cette rencontre miraculeuse. Son long métrage « L’Etoile du Jour » avec Iggy est superbe. Une sorte de conte philosophique et insolite où le premier rôle finalement est tenu par la poésie.
Avec humour et une beauté intérieure profonde, Iggy était un ange tout vêtu de blanc, le rôle de la Conscience. La première pierre de l’édifice était posée inconsciemment pour qu’un Jour naisse : « Tell me Iggy ». Le regard que Sophie a posé sur lui l ‘a rendu plus que jamais accessible, plus touchant, plus pénétrant dans nos âmes.
Interviewé également par un grand journaliste de rock, Antoine de Caunes, qu’il connaissait bien, Iggy parle avec franchise de ses excès passés et aussi du chemin pris par le jeune Jimmy Osterberg pour devenir un jour Iggy Pop.
Iggy témoigne aussi de sa rencontre avec Denis Lavant, Debbie Harry mais surtout de David Bowie à qui il a inspiré le personnage de Ziggy Stardust.
Tout cela avec un humour savoureux et son sourire qui illumine le film.
Il dit de leur rencontre, je cite : « C’était la rencontre entre un anglais futé mais tranquille et un américain un peu mal dégrossi mais tranquille aussi ».
Dans son film Sophie nous fait aussi un présent discret et sensuel.
Elle interprète d’une voix caressante et douce quelques phrases du célèbre « call me » du groupe Blondie pour illustrer la séquence à New York.
Quoi qu’il en soit, le film de Sophie Blondy est une véritable flamme, elle a réussi aussi une forme de miracle: Elle a rendu Iggy Immortel.
Dans ce portrait filmé il n’a plus d’âge, il est simplement Iggy Pop, la légende offerte et humble ,il est sauvage, doux, libre, une étoile qu’elle nous offre pour l’éternité ,son étoile du jour.
20 places à gagner pour la projection privée parisienne du film de Sophie Blondy « Tell me Iggy » le 14 Juin! Envoyez un mail avec votre nom et numéro de téléphone à « helena.mora@magmusic.fr » avec le mot de passe Tell me Iggy. Si vous êtes tiré(e) au sort, vous serez prévenu(e) par mail au plus tard le mardi 14 Juin.
Helena Mora